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Un appel au bombardement

Le 19 janvier 1999, le Président Clinton avait d'autres soucis que sa mise en accusation et le discours sur l'Etat de l'Union qu'il devait faire à huit heures ce soir-là. Plus tôt, dans la journée, ce mardi, le Général américain Wesley Clark avait passé six heures en confrontation avec Slobodan Milosevic. Le leader yougoslave niait toute responsabilité serbe pour un massacre au Kossovo, bien documenté par Clark avec photos-couleur à l'appui. Lorsque Clark renouvela la menace des bombardements de l'OTAN, un Milesovic intraitable répudia les concessions faites au mois d'octobre précédent. La Yougoslavie renvoya l'Observateur des Etats-Unis au Kossovo et refusa l'entrée au Procureur des Crimes de guerre envoyé par l'ONU. Les rapports des services de renseignements indiquaient un renforcement continu des troupes yougoslaves se préparant à attaquer la majorité albanaise du Kossovo.

Lors d'une réunion dans la salle d'Etat-Major de la Maison Blanche, la Secrétaire d'Etat Madeleine Albright suggéra à nouveau des bombardements immédiats. Le conseiller en Sécurité Nationale, Sandy Beger, le Secrétaire à la Défense, William Cohen, et le Président du Groupe des Chefs d'Etats-Majors, le Général Henry Shelton, étaient tous d'accord avec elle. Berger informa le Président que tous ses principaux conseillers recommandaient maintenant que l'OTAN initie des bombardements. Leur but: forcer Milosevic à accepter la présence d'un contingent de 30,000 gardiens de la paix, dont 7,000 soldats des E.U.

La décision de Clinton exigeait un calcul complexe, à la fois stratégique, politique et légal.

Un Président démocrate, mis en accusation par un Congrès sous contrôle républicain, réussirait-il à faire accepter la guerre aux Etats-Unis et à leurs Alliés de l'OTAN?

Une intervention humanitaire au Kosovo servirait-elle l'intérêt national des Etats-Unis?

Une réponse par les armes ferait-elle avancer la cause des Droits de l'Homme à l'échelle internationale?

Le Droit international et celui des E.U. donnaient-ils au Président l'autorité d'engager des troupes sans approbation préalable du Congrès des E.U. et du Conseil de Sécurité de l'ONU

 

 

I. La Mission

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