IV. L'Opération des Forces Alliées: Une Guerre Juste? A. La zone de combat Les bombardements durèrent sept semaines, bien plus longtemps que Clinton n'avait compté et avec beaucoup plus de carnage que prévu. "Le Président lui-même admit plus tard qu'il était "50% certain" que les bombardements finiraient en une semaine."40 Le deuxième jour des bombardements, l'armée yougoslave lança l'opération Horse Shoe (fer-à-cheval). Les unités serbes de la police et de l'armée, et des groupes para-militaires mirent systématiquement le feu aux habitations, ils arrêtèrent les femmes et les enfants pour les déporter, et ils exécutèrent des centaines d'hommes. |
|||||||
Sans troupes de l'OTAN sur le sol, les alliés ne pouvaient atteindre les unités serbes que de l'air. Des nuages limitaient souvent la visibilité. Dans une illustration tragique de la vue inadéquate permise par son écran de 6 pouces (15 cm), le pilote américain d'un F16 toucha un convoi et tua 75 réfugiés albanais au lieu de soldats ennemis. Des bombes d'une altitude de 15,000 pieds (5,000 mètres environ) ailleurs en Serbie atteignirent des usines de munitions, un centre de distribution d'électricité, des ponts, des raffineries de pétrole, des centres du Parti, une station de télévision et des centres de commande à Belgrade. Le Général Clark s'irritait contre les restreintes politiques sur le choix des cibles. Des bombes touchèrent la résidence de Milosevic dans la capitale. Un seul avion tomba sur la Yougoslavie, et le pilote s'en sortit. Un Serbe s'exclama: "Nous ne savions pas qu'il était invisible" (l'avion de chasse/bombardier Stealth F117 Nighthawk de la Force de l'Air).42 |
|||||||
En fin de compte plus de Chinois que d'Américains périrent dans cette guerre. Les Etats-Unis attribuèrent l'attaque de l'ambassade de Chine, qui fit trois morts, à une carte obsolète. Plusieurs des autres bombes soit-disant "intelligentes" tombèrent au mauvais endroit, frappant un dispensaire médical et des habitations plutôt que des casernes. Les alliés ont admis toucher un train de passagers en détruisant un pont, et les Serbes prétendent que les bombes atteignirent aussi des autobus. Les bombes en grappes (clusterbombs) ne faisaient aucune distinction entre combattants et non-combattants. On estime à 500 le nombre de civils tués par les dommages collatéraux des bombardements de l'OTAN.43 Deux officiers américains moururent au cours d'une mission d'entraînement avec les hélicoptères Apaches, une ressource jamais utilisée dans les combats. Les armes utilisant les techniques de pointe étaient chères. Les 78 jours de campagne aérienne de l'OTAN contre la Yougoslavie coûtèrent 4 milliards de dollars à l'Amérique, suivant des estimés établis par des entités privées, et par le Congrès...Les forces militaires y contribuèrent plus de 715 avions, de l'artillerie, des systèmes de fusées à lancements multiples, et 5,500 troupes de soutien. Clinton appela environ 5,000 réservistes. Les avions américains firent 2,300 sorties pendant les 11 semaines de bombardements. Les forces navales américaines lancèrent environ 450 fusées de croisière Tomahawk, à un million de dollars la pièce. Les bombardiers B-52, eux, lancèrent 90 fusées de croisière coûtant environ deux millions de dollar chacun."44 Des centaines de milliers de réfugiés déstabilisèrent la Macédoine et l'Albanie voisines. Les fonctionnaires macédoniens s'opposaient à un influx de Musulmans additionnels, et ils en renvoyèrent vers l'Albanie. Le Haut Commissionnaire de l'ONU pour les Réfugiés et les agences de secours non-gouvernementales avaient peine à soulager ces misères extraordinaires. Les Etats-Unis acceptèrent 10,000 réfugiés et l'OTAN entreprit des préparatifs pour donner asile à près d'un million et demi d'Albanais déplacés. A la mi-mai, Clinton commença à réévaluer son opposition aux forces de terre. Les bombardements seuls ne permettraient peut-être pas aux réfugiés de regagner leurs domiciles avant l'hiver rude des Balkans. Des bombardements intensifiés et un embargo du pétrole plus serré ne semblaient pas avoir affaibli l'armée Yougoslave. Blair envoya des forces britanniques en Macédoine, officiellement comme gardiens de la paix pour l'après-guerre, mais peut-être aussi comme force d'invasion, si nécessaire. Clark, le commandant de l'OTAN demandait 175,000 soldats pour une invasion, avec la suggestion que Clinton en fournisse 120,000, et Blair se mit à préparer des fiches d'appel pour 30,000 soldats."45 Le CIA estimait que 10 à 15,000 d'entre eux ne reviendraient pas d'une guerre sur terrain;46 on suggéra aussi d'armer la KLA. |
|||||||
B. Le champ de bataille national
Le Kossovo fractura les deux partis politiques et les anciens camps idéologiques. Certains des critiques domestiques voulaient que le Président déploie des troupes de terre, alors que d'autres de ses ennemis demandaient la fin des bombardements. Les "hawks" libéraux et humanitaires, Démocrates pour la plupart, s'allièrent aux Républicains conservateurs et internationalistes. A leur point de vue, les Etats-Unis représentent une puissance exceptionnelle, avec des responsabilités pour la direction du monde--en fait, la puissance indispensable. Les libéraux pro-guerre applaudissaient le rôle de leader joué par le Président dans l'arrêt du génocide. Un défenseur ardent du Président pendant sa mise en accusation, le Sénateur Robert Torricelli du Nouveau Jersey, blâmait Clinton maintenant pour son refus d'engager des troupes de terre. Les conservateurs pro-guerre, eux, pensaient qu'une défaite mettrait en danger des intérêts vitaux de sécurité en Europe, ainsi que la crédibilité des E.U./OTAN. "Zbigniew Brzezinski, le conseiller en sécurité nationale du Président Carter, accusa l'administration de s'adonner à un nouveau "racisme technologique"47 dont les prémisses sont qu'il ne vaut pas la peine de risquer la vie d'un seul soldat Américain, même pour sauver la vie à des milliers de Kossovars".
Dans le camp de l'opposition, les libéraux anti-guerre étaient alliés aux isolationnistes-conservateurs--un nouvel ordre du monde, vraiment. Les pacifistes religieux libéraux s'unirent pour dénoncer les bombardements, et les avocats de la loi et de l'ordre protestaient l'indifférence de Clinton envers les standards américains et internationaux. Ils insistaient que des fins humanitaires ne justifient pas les moyens violents et extra-légaux. Des bombes égarées tuaient des femmes et des enfants innocents, tournant les Serbes modérés contre les Etats-Unis..
Les isolationnistes conservateurs ne voulaient pas qu'on disperse ainsi la richesse américaine dans une nouvelle fondrière européenne. La soumission aux organisations internationales et les compromis acceptés avec des alliés faibles sapaient une défense unilatérale effective. La majorité républicaine de la Chambre des Représentants passa une résolution contre l'envoi de troupes pour la garde de la paix; par un vote nul, elle fit échouer une motion offerte par les Démocrates, visant à sanctionner l'Opération Force Alliée. Au Sénat, des tactiques de procédure coupèrent le débat sur le droit du Président d'utiliser "tous les moyens appropriés". De sa propre autorité, le Commandant-en-chef appela 5,000 réservistes, et le Congrès vota tous les fonds qu'il demandait pour opérations militaires et secours humanitaires.
En maintenant fermement sa position au centre, Clinton perdit des points dans les sondages. Les centristes confus et hésitants se demandaient si la stratégie du Président était raisonnable. Les soixante pour cent pensaient qu'annoncer à l'avance l'exclusion des troupes de terre était une erreur.48 Certains éléments pragmatiques se plaignaient que les bombardements avaient causé les mauvais résultats qu'ils étaient sensés prévenir. Le 10 mai, la revue Newsweek reportait une approbation de moins de cinquante pour cent pour la politique du Président au Kossovo. Jesse Jackson embarrassa le Président par sa mission à Belgrade qui produisit la relâche de trois soldats américains détenus par les Serbes. Des reporters investigateurs conclurent que Clinton avait trébuché dans la guerre, distrait par la procédure de mise en accusation et induit en erreur par une Secrétaire d'Etat de forte volonté. Des articles de fond négatifs prédisaient un désastre. Le Président répondit le 23 mai par un article dans le New York Times, où il indiquait: "Je n'écarte pas d'autres options militaires".
C. L'arène internationale
L'OTAN. Clinton jouissait d'un soutien sans précédent parmi les socialistes allemands, les ex-peacenicks, et l'administration française, tous soupçonneux de puis longtemps envers la puissance des Etats-unis en Europe. Des observateurs remarquant la bonne entente entre Clinton et le Premier Ministre Tony Blair, leur accolèrent les sobriquets de "Franklin et Winston."49 La Grèce et les nouveaux membres de l'OTAN en Europe de l'Est, les plus proches de la zone de combat, s'opposaient à une guerre plus étendue. Les généraux se plaignaient de l'interférence politique, mais le consensus se maintint. Les Chefs des Gouvernements de l'OTAN se retrouvèrent à Washington pour les célébrations de son 50ème anniversaire et répétèrent que Milosevic devait:
1. assurer l'arrêt vérifiable de toute action militaire, et la fin immédiate de la violence et de la répression au Kossovo.
2. Retirer du Kossovo ses forces militaires et para-militaires, et sa police;
3. Donner son accord au stationnement d'une force militaire internationale au Kossovo;
4. Donner son accord au retour sans danger et sans conditions de tous les réfugiés et personnes déplacées, et permettre à toutes les organisations de secours humanitaires de les atteindre librement, et
5. fournir l'assurance crédible de sa volonté de travailler au développement d'une entente d'ordre politique, sur la base des accords de Rambouillet."50
Au début de mai le Président rendit visite au Quartier général l'OTAN à Bruxelles. A la fin du même mois, les ambassadeurs de l'OTAN s'étaient mis d'accord sur une force de 50,000 gardiens de la paix pour l'après-guerre. En préparation, les partenaires européens commencèrent à envoyer des troupes en Macédoine, et Washington déploya un contingent de 5,000 soldats. Les Britanniques prirent la tête des autres alliés en augmentant leur contribution à la campagne aérienne intensifiée qui jusque là était surtout une opération américaine. Blair et les média britanniques poussaient Clinton à approuver des troupes de terre pour mettre fin à la guerre, mais les Etats-Unis n'étaient pas seuls à s'y opposer. Les groupes religieux et les activistes anti-guerre du continent commencèrent à se faire entendre. Au Sommet économique de juin, l'unité de l'alliance allait encore subir une épreuve.
La Russie. Dès que Clinton ordonna les bombardements, la Russie et la Chine présentèrent une Résolution au Conseil de Sécurité, dénonçant la violation "flagrante" de la Charte, et la menace à la paix internationale. L'Inde n'était pas membre du Conseil, mais son représentant se joignit à la Chine au nom de la moitié de la population mondiale, en s'opposant à une intervention militaire non-autorisée. Mais la Namibie fut le seul autre pays à voter avec les deux garants de cette résolution, rejetée par 12 voix contre 3. Les représentants des pays de l'OTAN insistaient en vain que c'était la Yougoslavie qui faisait infraction à la Charte. Quinze jours plus tard Eltsine se répandait en menaces: "Ne nous poussez pas vers une action militaire, sinon il y aura au moins une guerre européenne, sinon une guerre mondiale."51
La Président russe adopta bientôt une approche plus conciliante par l'intermédiaire de son envoyé spécial, Viktor Chernomyrdin. Lors d'une réunion avec les conseillers de Clinton, Chernomyrdin accepta de jouer le rôle de "bon policier", prêt à négocier, en association avec le Président de la Finlande, Martti Ahtisaari qui jouait le "mauvais policier" et lançait des menaces à Milosevic.52 Dès le début de mai les Russes avaient accepté les conditions des alliés dans un plan approuvé lors d'une conférence des ministres à Bonn. Chernomyrdin parait-il, fit savoir à Milosevic que la Russie ne pouvait l'aider en cas d'invasion de l'OTAN.53 Au moment où une diplomatie remise en route offrait un nouvel espoir, le bombardement de l'Ambassade de Chine survenait. C'est le 2 juin seulement que la Russie et l'Ouest surmontèrent des difficultés de la dernière minute et présentèrent à Milosevic un plan international pour la paix au Kossovo.
Les Nations Unies. Sur le plan mondial, le Conseil de Sécurité de l'ONU vota l'adoption d'une déclaration exprimant sa sympathie au sujet de l'ambassade de Chine, mais qui tombait bien au-dessous des demandes de la Chine pour une véritable condamnation. Clinton sortit également vainqueur dans une escarmouche à la Cour Internationale de Justice. En 1992 la Bosnie avait accusé la Yougoslavie de génocide devant le tribunal mondial. Maintenant, la Yougoslavie demandait à la ICJ de déclarer les dix alliés de L'OTAN coupables de génocide, de crimes de guerre, et de violation de la Charte de l'ONU. L'Opération Allied Force (Forces Alliées) foulait aux pieds les principes de la Charte qui demandait le règlement pacifique des disputes et le respect de la souveraineté. L'OTAN transgressait les lois de la guerre avec ses bombardements qui tuaient des non-combattants et touchaient des cibles non-militaires--l'Ambassade de Chine, un train de passagers, des résidences particulières, et une station émettrice. Les Etats-Unis évitèrent une décision de la Cour Internationale de Justice en arguant avec succès que Washington n'avait jamais accepté la juridiction de ce Tribunal.54 |
||||
Le procureur en chef du Tribunal International des Crimes pour la Yougoslavie fit mener une enquête sur les crimes contre l'humanité commis au Kossovo--meurtres en masse, persécution et déportation. Les conseillers de Clinton craignaient que Milosevic ne devienne encore plus récalcitrant sous la menace de poursuites. La communauté internationale n'avait jamais encore inculpé de crimes de guerre un chef de gouvernement. Les Etats-Unis avaient évité de menacer l'Empereur du Japon à la fin de la seconde guerre mondiale. Les forces de l'OTAN en Bosnie n'avaient pas arrêté les commandants serbes locaux accusés par le ICTY. Tenir Milosevic responsable personnellement risquait de prolonger le conflit au Kossovo. Mais lorsque le procureur indépendant annonça la mise en accusation de Milosevic et de quatre de ses subordonnés, Clinton donna quand même son appui. Un avocat de Grèce demanda officiellement que le procureur ouvre une enquête et poursuive les responsables des bombardements de l'OTAN qui tuèrent des non-combattants, en violation des Conventions de Genève. En Bosnie, les poursuites menées par l'ICTY avaient produit l'inculpation de Croates et de Musulmans aussi bien que de Serbes. Mais au Kossovo le procureur semblait trouver que seuls des Serbes devraient rendre des comptes.
|
||||
D. Conclusion
Au début de juin les bombardements s'intensifièrent, les commandants de l'OTAN poussaient Clinton à approuver une invasion, et Chernomyrdin et Ahtisaari lançaient des avertissements crédibles. Le 9 juin, les généraux serbes signaient un accord formel: ils se retireraient du Kossovo et laisseraient les forces de l'OTAN ramener les réfugiés chez eux. Un jour plus tard, le Conseil de Sécurité de l'ONU sanctionnait les termes du règlement dicté par les alliés. Le représentant de la Russie au Conseil dénonça la guerre aérienne de l'OTAN avant de voter en faveur d'une mission de gardiens de la paix venant de 30 pays différents. Malgré le ressentiment qu'elle gardait, la Chine n'usa pas de son droit de veto. Par un vote de quatorze pour, avec une abstention, le Conseil approuva l'administration temporaire du Kossovo par l'ONU, mais assurée par les forces de l'OTAN avec autorité d'employer la force en accord avec les provisions du Chapitre VII. Les unités de l'OTAN resteraient au Kossovo indéfiniment, jusqu'à ce que le Conseil de Sécurité déclare leur mission terminée. L'OTAN maintiendrait des consultations avec l'ONU mais ne serait pas sous les ordres de son Secrétaire-général, Kofi Annan.
L'Opération Forces Alliées était finie. Son successeur de l'OTAN, l'Opération Joint Gardian (Opération de garde commune) compterait 7,000 gardiens de la paix américains sur un total de 50,000 KFOR. Au cours d'un discours à la nation le 10 juin, le Président Clinton annonça la victoire et la fin des bombardements. Les forces serbes seraient évacuées du Kossovo et remplacées par une force de sécurité internationale, ce qui ouvrirait la voie au retour des réfugiés Kossovars et à restauration de l'autonomie. Clinton stigmatisa Milosevic comme un criminel de guerre inculpé et lui reprocha de tenter l'élimination des Kossovars par une campagne de terreur. Tout en reconnaissant les souffrances du peuple serbe, Clinton blâma Milosevic et fit miroiter la promesse d'aide à la Serbie s'il était déposé. On peut étudier le rapport du Président en entier soit en lisant son texte ou en l'écoutant en enregistrement (en Anglais).
Un sondage américain indiquait que 66% des répondants adultes étaient en faveur du déploiement de troupes américaines pour la garde internationale de la paix au Kossovo.55 Au Sénat, le Comité des Services armés et des Affaires Etrangères entreprit une 'autopsie'. La nouvelle orientation de l'OTAN créerait-elle un précédent pour des interventions humanitaires futures, ou resterait-elle une exception ? Les critiques domestiques continuent un débat pour savoir si la réponse de Clinton accomplit trop peu en laissant Milosevic au pouvoir, ou trop, du point de vue aussi bien des dégâts collatéraux que d'une obligation de durée indéfinie, acceptée par les Etats-Unis dans le cadre d'un protectorat au Kossovo. En juin 1999, 6,700 des 20,000 soldats de 1996 étaient encore en Bosnie, et "pas un seul membre de la population civile serbe n'assistait à l'anniversaire de la bataille de Kosovo Polje."56
Exercices d'application: Répondez aux questions à étudier sur cette partie du cours, et comparez vos réponses aux réponses correctes avant
Rubriques de Sondages de l'opinion publique et
Epilogue
En février 2000, six mois après son occupation par l'OTAN, la vie au Kossovo était bien loin d'une vie idéale. Les minorités serbe, croate, musulmane, slave, monténégrine, et Roma se plaignaient de harassement et d'expulsions. L'OTAN avait envisagé un Kossovo multi-ethnique, ses habitants non-Albanais ne dépassaient pas les 80,000, un tiers de cette population présente avant le conflit. Des communautés divisées ethniquement souffraient de terrorisme et de batailles rangées. Les gardiens de la paix de l'OTAN s'efforçaient de contenir la violence parmi de plaintes toujours plus fortes sur leur manque d'efficacité. On accusa un soldat américain de viol et de meurtre. En Serbie, l'opposition demandait que Milosevic abandonne le pouvoir, et elle assassina plusieurs hauts fonctionnaires.